Révolution démocratique, nouveau dynamisme démocratique, le renouveau de la démocratie... que n'a-t-on entendu sur les primaires PS ! Alors est-ce vraiment un progrès démocratique ? Est-ce que cela signe la fin d'une certaine forme de démocratie ? Ou sont-elles contraires à l'idée même de démocratie ? Bien malin qui le dira, mais on peut d'ores et déja se poser des questions.
Avant le choix du candidat se décidait dans les partis politiques. Ils fonctionnaient plus ou moins démocratiquement mais c'était des lieux d'échanges de débats, ouverts à tous, et le le choix du candidat se faisait sur des bases politiques, auotur d'un programme défini par le parti et ses instances.
Avec les primaires, fini les partis politiques. Ils ne servent plus qu'à organiser les primaires. Chaque membre devant se rallier à son "petit baron".
Et le parti ne prend plus la décision de présenter son candidat qui va porter son programme. Il laisse le soin à d'autres -une nébuleuse adhérents, sympathisants, qui affirme partager des valeurs vagues- de faire le choix. Il se dédouanne de ses responsabilités, de son engagement, de ses prises de position... Par peur d'avoir des opinions, de les défendre...? Quel travail de réflexion va-t-il pouvoir mener si son seul acte c'est d'organiser des primaires ? Laissera-t-on a d'obscurs think-thank le soin d'élaborer des programmes ?
Auparavant,l'élection mettait en concurrence des programmes plus ou moins divergents : de droite, de gauche, centriste, radical, communiste, socialiste, libéraux... Le 1er tour permettait à chacun d'exprimer sa préférence vis à vis d'un de ces programmes. Le second tour était le vote "de raison" pour donner une majorité plutot proche de ses opinions initiales. Les primaires mettent en concurrence des "candidats à la candidature" qui s'affrontent alors qu'ils sont issus du même parti, ont adopté le même projet, s'arrogent la même étiquette... Quelles différences ? Si ce n'est la capacité de l'un ou de l'une de battre l'adversaire.
Publioques et médiatisées, les primaires renforcent la pression des sondages, des médias sur le choix du "bon" candidat. Les adhérents socialistes, porteurs des valeurs de ce parti -quoiqu'on en pense- ont-ils le libre-choix ? Auraient-ils présenté Ségolène Royal en 2007 si les sondages ne l'avaient pas donné en pole position. Idem pour Hollande. L'aurait-il "élu" sans l'influence des sondages ? On peut en douter. Il suffit pour cela de comparer la position de Hollande sur la constitution européenne et son appel appuyé au "oui" et le vote majoritaire des militants pour le "non", et son absence total dans la course à la présidentielle 2007, distancé qu'il le fut par Royal, Fabius et Strauss-Khan.
Enfin les primaires vident de leur sens le miode électoral. Au 1er tour pourquoi voter autre que "ce" candidat. il y a eu des primaires, il les a gagnées. C'est donc le meilleur candidat. Et son adversaire est quasi nommé en même temps. Pas de suspense, pas de surprise... On connait les finalistes.
Alors bilan globalement positif ? Elles ont renforcé le bipartisme, réduit le champ du débat politique, renforcé le "vote utile", décribilisé l'intérêt d'un premier tour... Avancée démocratique. Faut le dire vite.